Taux PGE après 1 an : quel pourcentage obtenir ?

Une entreprise ayant contracté un prêt garanti par l’État (PGE) en 2023 se voit aujourd’hui confrontée à la question du taux appliqué après la première année de différé. Le taux initialement annoncé lors de la souscription ne correspond pas systématiquement au taux effectif appliqué au moment du remboursement.

Les établissements bancaires gardent la main sur la fixation des taux au-delà de la première année, dans la limite d’un plafond imposé par l’État. Dans ce cadre, les conditions varient sensiblement : profil de l’emprunteur, durée de remboursement, politique commerciale de la banque, chaque élément fait bouger les lignes.

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Comprendre le prêt garanti par l’État : définition et fonctionnement du PGE

Le prêt garanti par l’État, désormais passé dans le langage courant sous son sigle PGE, a surgi comme un bouclier en pleine crise sanitaire. Sa vocation ? Injecter de la trésorerie d’urgence dans les entreprises pour empêcher l’asphyxie économique. Trois piliers structurent ce dispositif : les banques françaises, la garantie de l’État actionnée par Bpifrance, et le contrôle serré de la loi de finances rectificative.

Concrètement, toute structure, de la microentreprise à la grande société, pouvait solliciter un prêt couvrant jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires 2019 (ou 2018 pour les sociétés créées après le 1er janvier 2019). Ce recours a été conçu pour répondre sans délai au choc de la crise. Par l’entremise de Bpifrance, l’État assumait jusqu’à 90 % du risque de non-remboursement, ce qui allégeait sérieusement la prise de risque bancaire.

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L’obtention de ce financement répond à des étapes précises. L’entreprise constitue son dossier, sollicite sa banque qui statue. Si l’accord tombe, la garantie publique est aussitôt enclenchée. La suite : au moins un an de différé, puis un amortissement pouvant être étendu sur cinq ans pour rembourser.

La diversité des acteurs impliqués mérite une mise au point :

  • banques classiques, mutualistes ou coopératives,
  • plateformes spécialisées dans le crédit professionnel en ligne,
  • financement participatif via des opérateurs agréés.

La distribution du PGE a obéi à des consignes strictes sous le regard du ministère de l’Économie et de la Fédération Bancaire Française, tous chargés de veiller à la bonne application des critères et de la couverture garantie.

Qui peut bénéficier du PGE et sous quelles conditions ?

Le champ d’application du PGE a été quasi-universel. Des TPE locales jusqu’aux grands groupes, en passant par les PME, ETI, SASU, SARL, sans négliger associations et certaines SCI, tous ont pu candidater, pourvu que leur entreprise ne soit pas en liquidation au moment de la demande.

Le critère central portait sur le chiffre d’affaires. Moins de 1,5 milliard ? La démarche passait par la banque habituelle. Au-dessus, le dossier remontait directement auprès du ministère et de Bpifrance.

Les entreprises innovantes ou en forte croissance n’ont pas été oubliées, même lorsqu’elles n’avaient pas encore atteint le seuil de rentabilité. Par ailleurs, l’intégration d’intermédiaires de financement participatif a ouvert la porte du dispositif PGE aux plateformes de crowdfunding.

Il est utile de préciser les profils ayant profité le plus massivement du prêt :

  • TPE, PME, ETI cumulant des difficultés conjoncturelles mais saines avant crise,
  • associations économiques et fondations actives,
  • Sociétés civiles immobilières (SCI) à usage professionnel,
  • jeunes pousses et entreprises innovantes soutenues par la BPI.

La règle était simple : aucune société en procédure collective ne pouvait prétendre à ce prêt. En cas de blocage bancaire, la médiation du crédit pouvait être saisie. Le fonds de solidarité a, par ailleurs, pris le relais pour les cas les plus fragilisés, en particulier lors d’extensions du dispositif ou avec un volet PGE Résilience destiné aux structures touchées de plein fouet par de nouveaux contextes géopolitiques.

Le taux après 1 an : à quoi s’attendre pour le remboursement de son PGE

Le sujet du taux PGE après 1 an occupe désormais le devant de la scène pour toutes ces sociétés. La première année, pas de discussion : le taux est nul, l’État épure les intérêts. C’est au moment d’entrer dans la phase de remboursement que l’équilibre change.

Les établissements bancaires tracent alors leur propre grille, encadrée par la Fédération bancaire française. Pour l’essentiel, la fourchette constatée va de 1 % à 2,5 % selon la durée choisie : plus la période s’allonge, plus le taux enfle. Il faut y ajouter le coût de la garantie publique,généralement 0,25 % ou 0,5 % la première année, puis pouvant grimper jusqu’à 1 % en cinquième année. Résultat : pour un remboursement étalé sur le temps long, l’addition dépasse parfois 2,5 % l’an.

Le choix du rythme d’amortissement n’est donc pas anodin. Rembourser vite limite l’intérêt total, mais certains ont besoin d’un souffle plus long. Dans la pratique, il reste possible de négocier, d’ajuster les modalités en cas de difficulté. Si la négociation échoue, la médiation du crédit fait office d’ultime recours.

Quelques points permettent de mieux décrypter les usages actuels :

  • la majorité des taux se placent entre 1,5 % et 2 %,
  • la garantie d’État fluctue de 0,25 % à 1 % selon l’ancienneté,
  • une marge de manœuvre persiste pour la renégociation ou la restructuration en cas de difficultés.

taux d intérêt

Conséquences financières à long terme et évolutions récentes à connaître

Le remboursement du PGE continue de peser sur la trésorerie de milliers d’entreprises. L’alourdissement du coût de la garantie d’État, fixé par la loi de finances rectificative, provoque une érosion régulière des marges. Plus on repousse la date de remboursement final, plus la charge annuelle gonfle.

Les séries d’études menées par la Banque de France et Bpifrance sont sans équivoque : l’effet de ce passif bancaire est tangible, en particulier chez les PME, ETI et nombre d’associations. Une partie d’entre elles voit ses capacités d’investissement ralenties. D’où le recours croissant à la restructuration PGE, accéléré par la médiation du crédit et parfois le soutien du dispositif CODEFI lorsque la situation devient critique.

De nombreux acteurs du secteur,fédérations, réseaux bancaires, plateformes spécialisées,soulignent la nécessité d’une adaptation continue du dispositif. L’actualité des débats sur l’étalement des échéances, les modalités d’amortissement ou les reports temporaires montre à quel point la gestion de cet endettement est désormais stratégique.

Pour prendre la mesure des points à surveiller, voici quelques notions clés à garder à l’esprit :

  • coût de la garantie : son montant varie selon la durée du prêt et la santé de l’entreprise,
  • recours aux dispositifs d’accompagnement : la médiation du crédit et le CODEFI permettent parfois de sortir d’une impasse,
  • veille réglementaire : banques et autorités adaptent constamment les règles.

Un simple arbitrage sur le calendrier, une renégociation menée au bon moment, et c’est tout l’avenir économique de l’entreprise qui prend une autre trajectoire. La suite appartient à celles et ceux qui sauront faire rimer stratégie de remboursement et vitalité financière.